Posts Tagged: Québec

Vieux couvent – 2

Chambre rose, chambre bleue, chambre jaune, vides.
      

      

      

Vieux couvent – 1

Dans l’ancien (et vacant) couvent de Beauport, 2008

      

Saison de déluge

Chute Montmorency, fin AM, sous la pluie battante: débit record de plus de 1000 mètres cube par seconde.
Elle était dans ses plus beaux atours et dans sa plus extraordinaire furie.

Au musée

Ce matin, on a été au musée avec petit-fils voir l’expo d’Alexander McQueen.
Le plus grand intérêt a été le grand escalier. Debout, accroché aux doigts de maman et de grand-maman: monter la première volée de marches. Faire le clown sur le pallier. La redescendre. Remonter la 1e, la 2e et la 3e volée de marches. Redescendre la 3e, puis finir la descente par le gigantesque monte-charge doré rempli d’un autobus d’écolier. C’était chouette! (l’expo aussi).

(crédits photos: Bruce Damonte et Félix Michaud pour le MNBAQ)

Christo

Tiens, il semble que Christo, l’artiste emballeur, soit passé par la Promenade Samuel de Champlain (si je ne m’abuse, il a aussi commencé à emballer le pont de Québec).

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Sur le plateau de Social Tango Project

Le superbe spectacle de la troupe de danseurs, chanteurs et musiciens argentins Social Tango Project se tenait lundi soir à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Ce fut un immense plaisir pour moi d’explorer le plateau pendant la préparation des artistes.

Prises de vues depuis les coulisses du côté jardin
Depuis l’arrière-scène, derrière le décor

En marge du spectacle de Social Tango Project : la milonga!

La milonga, organisée par l’association Tango Québec, précédait le spectacle de la compagnie Social Tango Project.
Elle se tenait dans le foyer du Grand Théâtre de Québec, au pied de la monumentale fresque de l’artiste muraliste Jordi Bonet.

Tango Québec rejoint Social Tango Project sur scène

Le temps d’un numéro, quelques danseurs de l’association Tango Québec ont rejoint lundi dernier la compagnie argentine Social Tango Project sur les planches de la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.
Les voici tous en répétition sous la direction de Agustina Videla.

17 octobre 1970

J’étais bien jeune mais je m’en souviens comme d’hier. C’était, pareil à celui-ci, un gris dimanche matin 18 octobre.
Je suis restée paralysée un bon moment au milieu de la salle de séjour, devant la grande fenêtre donnant sur la rue, le regard fixé sur le philodendron, seule plante verte de la maison, pendant que la radio nous annonçait l’assassinat la veille d’un ministre que je ne connaissais pas.
J’ai vu les véhicules militaires dans les rues, les soldats armés aux portes des maisons des beaux quartiers, les copains escortés à l’école par les militaires. Des poètes arrêtés, la frayeur, les visages angoissés…
J’étais jeune, mais je m’en souviens, ce fut mon baptême politique.

Kabir Kouba

Kabir Kouba-1
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Kabir Kouba-3Avec la pluie d’hier soir, la Saint-Charles est très haute et Kabir Kouba est en furie.
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«Là-bas, sur les hauteurs, au pied des Laurentides,
S’élève, solitaire, un modeste hameau.
La rivière Saint-Charle, avec ses eaux limpides
Que voile, en maint endroit, l’ombre d’un jeune ormeau,
Caresse en murmurant le seuil de ce village;
Et, quand elle le quitte, on dirait que de rage,
Sur son lit de cailloux, elle s’agite et fuit,
Comme un daim effaré qu’une meute poursuit.
Dans un gouffre profond qui tout à coup s’entr’ouvre,
L’onde vertigineuse arrive avec fureur,
Rebondit sur le roc, se déchire, et le couvre
De flots d’écume et de vapeur.»
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Extrait d’un poème de Pamphile Lemay, 1865
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Kabir Kouba-2

À la cabane à sucre chez l’oncle René

Pour le plaisir de se remémorer son enfance dans la belle Beauce vallonnée, l’oncle René avait sur le tard acheté quelques arpents au cœur de la campagne. Une fermette, ses quelques bêtes, et sa petite érablière perchée sur le coteau.

À part l’indispensable tracteur, il n’y avait à la cabane pas de machinerie, pas d’électricité, pas de tubulure. C’était comme dans le bon vieux temps, ce temps où ils étaient dix-huit à table dans la maison de son père, ce temps où l’on faisait à la main. Lorsqu’au tournant de l’hiver le soleil commençait à réchauffer ses joues, l’oncle René attelait le cheval de trait et s’en allait tranquillement ouvrir le chemin de tournée de son érablière. C’était le temps d’entailler, un à un, ses érables, d’y planter un à un les chalumeaux, d’y accrocher un à un les seaux, «pas trop haut, parce que ça va fondre». C’était le temps d’espérer du beau soleil de jour, du gel de nuit et une belle coulée. Et c’était le temps de planifier la journée de grosse visite pour la partie de sucre, «ce sera un dimanche!».

C’est un doux et beau dimanche matin d’avril. Des quatre coins du paysage, les oncles et les tantes, les cousins et cousines, les petits-cousins et petites-cousines, les beaux-frères et belles-sœurs, les neveux et nièces, les amis et quelques voisins, arrivent par voiturées à la ferme. Preuve du printemps, le chemin qui monte à l’érablière est de flaques et de bouette, impraticable : c’est le beau-frère qui fera la navette en tracteur. On y grimpe, trois ou quatre à la fois, les enfants sont fous de joie! Tout en haut de la colline, on voit déjà s’élever entre les arbres l’immense nuage de vapeur d’eau. Entre les poffes de diésel, ça sent bon l’érable jusqu’ici. À peine arrivés, on saute de la machine et on cale jusqu’aux genoux dans la neige franchement printanière : neige à mottes, ce sera une chouette journée…

La cabane de vieux bois gris en a reçu du monde venu se sucrer le bec, elle en a brûlé de la corde de bois, elle en a bouilli des saisons d’eau d’érable!…
On y entre à l’aventure directement par la chambre de chauffage des cuves. De toute évidence ça évapore à fond là-dedans depuis un bout de temps, on n’y voit rien du tout. Ce sera la traversée à l’aveugle du nuage de vapeur bien dense et bien sucrée – tenir la main du petit – pour rejoindre la bande de joyeux lurons en train de se préparer, un peu plus au sec, de l’autre côté des portes battantes. Dans la grande salle, on a installé bout à bout les longues tables à pique-nique qui attendent le festin. Les tantes, redoutables dans l’art de recevoir avec peu et de nourrir des trâlées d’enfants en rigolant, s’activent déjà devant les deux gros poêles Bélanger bien bourrés de bûches. Et virevoltent les vieilles casseroles! Le long des murs, une enfilade de chaises berçantes, de sofas et de fauteuils élimés mais bien moelleux empêtrés dans les coussins, les couvertures de laine et les catalognes. Il reste encore quelques paires de raquettes de babiche accrochées aux murs pour ceux qui n’en ont pas. Elles ont eu la vie dure mais elles devraient être encore bonnes pour une autre tournée. Allez, on se prépare, c’est l’heure d’aller courir les érables!

Le cheval nous attend dehors. Il est attelé au traîneau sur lequel sont solidement amarrés les deux tonneaux qui transporteront notre récolte. On a de l’ambition…
Et c’est parti! La monture se met en branle en bringuebalant sur le chemin de neige profonde qui zigzague dans le boisé. L’air est doux, la neige est lourde et mouillée. L’équipage excité suit de peine et de misère sur les côtés pas tapés et commence les acrobatiques aller-retour entre les arbres et les réservoirs dans la neige qui ne porte pas. Le petit, lui, trop petit, est couché sur les tonneaux et regarde émerveillé les litres que nous y versons à tour de rôle. Les arbres ont bien coulé, les seaux sont pleins. On s’enfarge, on s’enfonce, on se tricote les raquettes, on s’enlise, on chavire, on se chamaille avec le gros chien noir frisé, on se désaltère à qui mieux mieux à belles lampées d’eau délicatement boisée, on renverse plusieurs fois notre précieux butin, et on se ramasse plus souvent qu’autrement à plat ventre dans le banc de neige, paralysé par le fou rire contagieux qui nous envahit. Le clapotis de l’eau dans le tonneau, comme des gargouillis dans un gros bedon, les pets du cheval sous le crin blond, les cris joyeux des mômes qui se chicanent pas-pour-de-vrai, des joues rouges, des tuques égarées, des mitaines volées, des mains gelées, des raquettes défoncées, et des seaux et des seaux… allez hop, un petit coup de cœur, encore un et encore un autre…
Après quelques heures de ce régime, ça se calme, ça se tait, on est trempés à lavette, on est morts, on rentre à la cabane.

Chaude cabane surchauffée. Elle nous enveloppe dès notre arrivée. Le velouté sucré ambiant qui nous accueille est bienvenu. La cohue transie tente maladroitement de se dépêtrer des vêtements trempés, de se mettre approximativement au sec bien emmaillotée dans le creux des canapés déglingués. Le festin ne tardera pas, avons-nous faim?! Ça y est, les plats débarquent sur la table dans une belle cacophonie qui se décline sur le thème attendu : œufs dans le sirop, crêpes au sirop, bines à l’érable, bacon à l’érable, jambon à l’érable, oreilles de Christ, montagnes de rôties de pain de ménage, bien beurrées et bien fumantes, petites patates rissolées, café, chocolat chaud… Ça bouffe, ça s’empiffre, ça jase, ça met à jour les nouvelles, ça se taquine, ça se crêpe un peu le chignon, ça refait le monde… C’est de la belle joie sur toutes les joues empourprées! Ne reste sur le poêle que la petite marmite, surveillée de près : à 115 degrés à l’œil, la tire sera prête!

Les plus grands sortent bientôt étaler des pelletées de neige sur les tréteaux de bois. Il y aura un autre emportement qui nous fera réintégrer à la course nos habits mouillés et qui nous mènera tous dehors. Oncle René, ravi, versera sur la neige immaculée de longs traits de tire chaude que chacun s’empressera d’enrouler autour de sa cuillère de bois et d’engouffrer avant de l’échapper, avant de s’engluer définitivement la face les cheveux les mains le foulard le manteau, avant de se la faire piquer par sa cousine, par son petit frère, par sa belle-sœur, par son père, par sa grand-mère… par le chien.

Le petit dort dans les bras de son papa.
On prend encore un peu de temps pour la traditionnelle rasade de rhum dans le réduit chaud… pour la route.
Au déclin du soleil et de tout le monde, c’est le temps de se faire des colleux et de dire unanimement :
«Au revoir tout le monde, c’était merveilleux, merci oncle René et toutes les tantes, à l’an prochain!».

RIP Bernard Landry

DÉLICIEUX!

Extrait de l’hommage d’André Boisclair à Bernard Landry (1937-2018), Premier ministre péquiste du Québec (2001-2003):

««Un peuple qui ne connaît que les refrains est voué à un destin mineur», lance Bernard Landry, alors vice-premier ministre et ministre des Finances, au début d’une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Nous sommes à la fin des années 1990. Je revois la scène comme si c’était hier. À l’occasion de l’anniversaire de naissance du premier ministre Lucien Bouchard, les membres du Conseil venaient d’entonner, quelques minutes plus tôt, le célèbre refrain de circonstance «Mon cher Lucien, c’est à ton tour…» Landry se lève, nous tétanise de cette déclaration et poursuit en chantant, de mémoire et sans aucune hésitation, chacun des couplets de l’hymne de Vigneault, sous le regard ébahi de tous, mais en particulier des plus jeunes — les Legault, Baril, Facal, Maltais, Lemieux, Léger, Bélanger, Cliche, Goupil — qui, comme moi, n’avaient pas connu le cours classique. À sa manière bien à lui, M. Landry venait de nous donner une leçon, mais surtout de nous tendre la main, en nous rappelant l’importance des mots et l’exigence de l’engagement.»

Entre nous, beau défi, allez, j’essaie un bout:
«Le temps qu’on a pris pour dire je t’aime
Est le seul qui reste au bout de nos jours
Les vœux que l’on fait, les fleurs que l’on sème
Chacun les récolte en soi-même
Au beau jardin du temps qui court
Refrain…»
(extrait de Gens du pays, Gilles Vigneault)

En arrivant à Québec

Fatigue, pluie battante, brouillard, travaux, embouteillage…
           
             
             
             
             

Minute nostalgie

Film de l’ONF: Pauline Julien, intime et politique

Très beau documentaire sur une grande dame et sur une tranche mouvementée de l’histoire du Québec.
M’a rappelé les militaires armés venant chercher les filles de politiciens à la porte de mon école secondaire pendant la Crise d’octobre… les manifs auxquelles j’ai participé avant l’âge… les gars qui partaient travailler dans le nord pendant des mois… la chanson, la poésie et les grands discours québécois enracinés dans les belles grandes idées de pays.
J’ai pleuré.

Milonga au Cabaret le Drague

Diaporama:

Diaporama:

Démonstration de tango par Nicola Bottega et Marika Landry

Nicola Bottega et Marika Landry étaient les professeurs invités de l’Avenue Tango, mardi dernier au Cabaret le Drague (Québec).
 

Atelier de tango par Nicolas Bottega et Marika Landry

Nicola Bottega et Marika Landry étaient les professeurs invités de l’Avenue Tango, mardi dernier au Cabaret le Drague (Québec).
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Petite expo de mes photographies de tango

Au Café les Cousins, rue Cartier, à Québec, jusqu’à la fin juin.

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Expo-2    Expo-3

Restauration

Je restaure présentement des photographies (d’auteur inconnu) datant de 1949-1950, à partir de négatifs noir et blanc 2 1/2″ x 4 1/4″ très abimés.
C’est passionnant!

Les ingénieurs créent des routes dans l’arrière-pays du Québec. On les dépose dans la forêt avec leurs équipes et leurs outils, avec leurs tentes, leurs vivres, leurs gamelles, leurs raquettes et leurs chiens…
Ici, l’équipe d’arpentage et de tracé des routes (Côte-Nord, entre Baie-Comeau et Hauterive), est transportée par le bimoteur Toulnoustouk du Canadian Pacific Airlines.

Pour faire retoucher ou restaurer vos photographies, suivez ce lien.

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Bonne année!

Comme de coutume, nous achevons l’année chez Paul, à deux pas du château Frontenac. On se réserve un bon 20 minutes pour se bougriner comme des ours, puis on grimpe sur le toit.

Au-delà du château, avec ses toits de cuivre, ses poivrières et ses lumières de Noël de mauvais goût, la vue embrasse large : l’île d’Orléans, le fleuve, le port, les montagnes et tous les toits et les clochers de la vieille ville. On reçoit les boum boum de la fête en contrebas, on aura tantôt en pleine face les feux d’artifices. Jadis, avant l’invention de ce party disneylandien, on avait droit à une poésie plus pittoresque. À minuit, les clochers entonnaient un joyeux carillon de vraies cloches auquel faisait écho un chœur de basses profondes, les cornes de brume des bateaux amarrés au port.

De mémoire c’est notre plus froide veillée du Jour de l’An. Pas de photos, les appareils sont gelés, on croque le champagne en granité à – 27 degrés C (-40 tout bien compté).

Bonne année tout le monde, je souhaite à chacun une joie quotidienne!