17 octobre 1970

J’étais bien jeune mais je m’en souviens comme d’hier. C’était, pareil à celui-ci, un gris dimanche matin 18 octobre.
Je suis restée paralysée un bon moment au milieu de la salle de séjour, devant la grande fenêtre donnant sur la rue, le regard fixé sur le philodendron, seule plante verte de la maison, pendant que la radio nous annonçait l’assassinat la veille d’un ministre que je ne connaissais pas.
J’ai vu les véhicules militaires dans les rues, les soldats armés aux portes des maisons des beaux quartiers, les copains escortés à l’école par les militaires. Des poètes arrêtés, la frayeur, les visages angoissés…
J’étais jeune, mais je m’en souviens, ce fut mon baptême politique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *