Princesse au bout du quai
Assise au bout du quai, le regard au loin, je reçus la visite du dodu ouaouaron. Il s’est assis à mes côtés dans la pose de Bouddha, a regardé dans la même direction que moi, l’air de se demander ce qu’il y avait à voir là.
Je l’ai dévisagé. Beau spécimen bien luisant en habit de camouflage, longs doigts de caoutchouc, belle cuisse. Regard doré exorbité, sourire béat irisé de vert lime, gorge blanche palpitante.
Après un quart d’heure d’immobilité sans coasser, l’air grenouille, le bredouille a replongé.
J’avais oublié de l’embrasser!
Puis le barboteur est arrivé. Bec et habit noirs, très sérieux, miroir bleu dans les rémiges, palmes rouges. Il est passé deux fois en parade sur le quai avant de s’y installer avec prudence. Séance de contorsions pour le grand ménage du costume à plumeaux.
Il s’est immobilisé deux ou trois fois, l’air hautain, me toisant de côté, l’œil en coin…
Quoi, on embrasse aussi les canards?