Ma méditation à moi

JEUDI
C’est ma méditation matinale à moi.
Je regarde le héron.
C’est la pêche au ralenti.
En sculpture élégante, immobile sur ses longues pattes-branches piquées dans le courant de la marée baissante, le bec-harpon visant à gauche, il attend.
Un bon moment.
Imperturbablement.

Changement de stratégie, variation de l’angle, visée un quart de tour à droite.

Au bout d’une éternité, il décoche!
Petit déjeuner!

VENDREDI
Comme une apparition de science fiction, le grand héron surgit entre les cimes, éclair bleu et gris en plein soleil. L’air complètement ivre, il vire, pique, remonte et tournoie, acrobaties risquées pour ses longueurs de cou et de bec, d’ailes et de pattes (l’envergure totale du grand héron bleu atteint entre 1,83 et 2,14 m.), je crains qu’il ne se démembre, qu’il ne s’auto-tricote, qu’il ne s’écrase comme un avion dans la falaise… Que lui arrive-t-il?
Au tournant du sentier, je vois la scène: il est poursuivi par un drone.
– Mais vous affolez le héron!
– Ah c’est un héron? Il vient souvent ici?
– Bien… ici, c’est chez lui!
– (rigolade)

Triple idiot.

 

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