Gris vs bleu sur la rive

Ce duel m’apaise, je suis restée jusqu’à la fin.

De l’est éblouissant, le soleil levant séchait ma joue. De l’ouest opaque, le vent mouillé léchait mon cou. Il y eut des pauses et des revirements, bouffées de chaleur, étal et chair de poule, des longueurs, des largeurs et même un peu d’éternité.

Spectatrices discrètes, une femme et son chien ont fait la statue sur une roche boueuse. Les faune et flore lilliputiennes ont grouillé au creux des flaques visqueuses. Du large un cargo a lancé des vagues, deux poissons ont sauté, deux arbres sont passés. Le héron nous a saluées. La brume s’est finalement couchée sur la marée baissante qui l’a toute emportée. De toute évidence, le bleu a gagné.

Je ramène dans mes cheveux les odeurs vivantes de boue, d’algues, de moules. Et, tiens, cette autre, restée d’un baiser sur ma main au petit matin.

 

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