Le grand héron

Je n’avais pas mon équipement photographique.

À flanc de cap, à la faveur du soleil oblique de septembre, le grand héron est passé au-dessus de ma tête comme un éclair au ralenti. Il s’est arrêté en l’air, suspendu, a ramassé ses grandes ailes, ses grandes pattes, son grand bec au bout de son grand cou, et il a déposé ce lourd bagage sur la branche d’un grand pin. Il s’est balancé gauchement un moment avant de trouver son équilibre et de prendre la pose élégante. Je l’ai observé longtemps se prendre pour la plus magnifique estampe japonaise, puis, sans se lasser, lisser ses rémiges à gestes amples d’ailes et de bec.

Après une petite éternité, il a rassemblé son gréement et a lancé bruyamment ses voiles dans le vent, jusqu’à la rive du fleuve.

 

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