Henry de Puyjalon
Le 26 août 2022 0 Comments
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Érudit, élégant, comique!
Extrait de Récits du Labrador, par Henry de Puyjalon, 1894
«Le maringouin, doté par la science du nom harmonieux de culex, a été connu dès la plus haute antiquité. Il fut contemporain du paradis terrestre. Ses importunités contraignirent Adam et Ève, mais surtout Adam, à délaisser la feuille de figuier pour recourir à la dépouille des animaux à fourrure, encore bien rares, il est vrai, aux environs du jardin inimitable si malencontreusement perdu, pour une pomme, par nos aïeux.
Grâce à sa constitution essentiellement humide, — le maringouin naît dans les marécages les plus invraisemblables, — il traversa sans encombre le déluge et parvint jusqu’à nous sans modification apparente de sa nature et de ses instincts primitifs. Il est d’une subtilité extrême, et capable, pour vous sucer le sang, des ruses les plus étonnantes et les plus perfides. Son indiscrétion dépasse toute mesure, et le corps humain est pour lui piquable, mordable et suçable en toutes ses parties. Rien ne l’arrête, ni le sommeil de l’innocence, ni le repos troublé du crime. Il mord, pique et suce toujours.»
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