Fin octobre

Les couleurs de feu ont bel et bien flambé. Ne reste que la discrète gamme des complémentaires qui se décline, sur tous les tons, depuis le jaune jusqu’au violet.

J’ai retrouvé avec bonheur mon refuge de mi-saison, petit carré de pré oublié au cœur des terres labourées du plateau. Par ce radieux samedi de la fin d’octobre il y reste, caché, un peu d’été. J’y suis allée m’étendre, pour rien, sur l’herbe couchée, chevelure mal peignée. Il y règne un sympathique chaos peuplé de mûriers enchevêtrés et d’aubépines hirsutes. Un dédale inouï de sentes légères, à peine dessinées par la gent trotte-menu.

Autour de moi, les jaunes et les paille, les plumets décolorés des verges d’or et des asters. Une odeur de terre rendue, un filet de brise froissant de la soie, le fouissement joyeux du chien affairé à débusquer ce qui bouge encore aux alentours et, de loin en loin jusqu’aux premières hauteurs des Laurentides, les violets de saison.

 

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